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Comment les Fauvre devinrent Fauve

Fauvre-Labrunerie député à la convention, vote la mort du Roi

En 1792 une assemblée "la Convention" est élue. Le 21 septembre, elle destitue le roi Louis XVI mettant fin à 13 siècles de monarchie. Le 22 septembre 1792 devient le premier jour d’une nouvelle ère, et sera le 1° vendémiaire de l’an I  de la république.

Parmi les députés de la convention on trouve un dénommé Charles-Benoît Fauvre-Labrunerie (Labrunerie est le nom de sa mère). Ce Charles Fauvre-Labrunerie, élu par le département du Cher, est un acharné qui siège dans le groupe des « Montagnards » aux côté de Robespierre, Saint Just ou Danton à l’assemblée nationale.

A la même époque mes ancêtres en ligne masculine vivent dans le Cher, ils ne s’appellent pas Fauve mais Fauvre comme le député de la convention. Ils sont deux frères et leur famille François Fauvre mon ancêtre, et Pierre Fauvre son frère ainé.

Il n’y a pas de parenté établie entre eux et le député, il est très probable qu’ils entretinrent une rumeur sur une parenté qui pouvait les favoriser.

Portrait de Charles-Benoît Fauvre-Labrunerie

Portrait de Charles-Benoît Fauvre-Labrunerie

La Convention décide de juger l’ex Roi et chaque député se prononce individuellement sur le sort de l’ancien monarque.

Lorsque son tour de monter à la tribune arrive,  Charles Fauvre vote la mort en déclarant: « Louis est un conspirateur, il doit subir la peine liée au crime de conspiration ».

Ils sont 361 à voter pour la mort immédiate sur 721 votant, la mort est donc votée à une voix près.

Louis XVI est donc condamné à mort le 17 janvier puis est guillotiné le 21 janvier 1793, au milieu de l’actuelle place de la Concorde.

Procès verbal vote Fauvre-Labrunerie

Vote de Fauvre Labrunerie: la mort

Le bourreau montre au peuple la tête de Louis XVI décapité

Bilan des votes des députés pour le procès de Louis XVI

Bilan du vote de l'assemblée: 387 votes/ 749 ont voté pour la mort

Fauvre-Labrunerie député à la convention, vote la mort

Après la mort de Louis XVI, le 9 mars 1793, la Convention envoya Charles Fauvre Labrunerie en mission dans le Cher, dans l'Allier et dans la Nièvre, pour accélérer les opérations du recrutement de l'armée. Il fit armer et équiper dans le Cher un détachement d'infanterie et de cavalerie qui fut envoyé à Poitiers pour combattre l'armée vendéenne. Il ordonna l'arrestation en masse des « ci-devant nobles, des prêtres et des autres personnes suspectes d'incivisme », et, sa mission terminée (avril 1793), alla reprendre sa place à l'Assemblée.

Dévoué au parti jacobin, Fauvre-Labrunerie écrivait le 28 avril, aux administrateurs du Cher : « Nous vous conjurons, citoyens, au nom de la Patrie, de faire exécuter rigoureusement toutes les lois révolutionnaires. Rappelez souvent aux administrations du district et aux municipalités que les aristocrates sont hors la loi; ne cessez de leur répéter que le modérantisme, dans les circonstances difficiles où nous nous trouvons, est un crime de lèse-nation ; dites-leur que le temps est arrivé où les patriotes doivent anéantir les feuillants, les aristocrates et les fanatiques... »

A l'expiration des pouvoirs de la Convention, Fauvre-Labrunerie fut élu, député au Conseil des Anciens (4 brumaire an IV). Il en fut secrétaire, et obtint sa réélection au même Conseil, dans le Cher, le 22 germinal an VI, par 119 voix sur 144 votants. Il renonça à la vie politique à la suite du coup d'Etat de brumaire, et, refusant de servir Bonaparte, se retira dans l'arrondissement de Saint-Amand, à Touchay, dans le Cher ou il fut nommé maire. Il y vécut très isolé sous le Consulat et sous l'Empire.

Quand un nom devient difficile à assumer

Dans la tourmente révolutionnaire les héros d’un jour sont les pestiférés du lendemain. La période de la terreur de Robespierre passée, le nom de Fauvre devient encombrant, surtout après le retour de la royauté. Le Roi Louis XVIII, frère de Louis XVI ne pardonne pas à ceux qui ont pu soutenir l'exécution de son frère 22 ans plus tôt.  

 

La famille Fauvre est inquiète, ne risque-t-elle pas d'être poursuivie pour usa parenté réelle ou supposée avec le conventionnel régicide? Quoi de plus simple alors que de changer de nom pour étouffer les soupçons.

Pierre et Jacques Fauvre décèdent sous le nom de Fauve, la famille semble alors vouloir faire oublier cette supposée parenté devenue encombrante.

Le 15 février 1815 le 5° enfant de François Fauvre, , ne s’appellera plus Fauvre mais Fauve. Antoine Fauve est le premier  à porter ce nouveau patronyme qu’il transmettra à ses descendants dont je suis issu.

 

Dorénavant tous les Fauvre de la famille, soit une trentaine de personnes porteront le nom de Fauve à partir de 1815. Beaucoup s’appellent donc Fauvre à la naissance et Fauve à leur décès.

Cette erreur de transcription n’est pourtant pas fortuite car il eut été bien extraordinaire qu’elle se produise pour la première fois simultanément au même moment pour de nombreuses personnes. La tradition orale de la famille le dit bien, c’est à cause de Fauvre-Labrunerie que Fauvre s’est transformé en Fauve.

3 ans plus tard, en 1798, sur cet acte de naissance d'un enfant du même François Fauvre on trouve pour les mêmes personnes les noms de Fauvre ('entouré en bleu) et Fauve (en vert).

De Fauve à Fauvre

64 ans, en 1879, plus tard la royauté est définitivement abolie en France et la période révolutionnaire est glorifiée, le 14 juillet devient fête nationale, l’hymne républicain est la Marseillaise. Ernest Fauve arrière petit fils de Pierre Fauvre reprend le nom de Fauvre, pour lui et ses descendants, arguant une erreur de transcription de l’état civil.  Son propre père, Gabriel Fauve, alors vivant, ne le suit pas dans cette démarche. 

200 ans plus tard la légende de cette parenté perdurait dans la famille. La recherche de la preuve de ce lien potentiel avait même introduire le virus de la généalogie chez mon arrière grand-père Gustave Fauve qui fit la généalogie de ces 2 familles Fauvre sans leur trouver de lien dans les années 1920.

 

Et que l’on s’appelle Fauvre ou Fauve ou Fauve-Piot aujourd’hui, on peut bien avoir des  ancêtres communs en ligne masculine .

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La fin de Fauvre Labrunerie

En 1816, la loi contre les régicides le força de s'expatrier.

Comme de très nombreux anciens conventionnels régicide Il s’exila alors en Suisse à Constance. Très malade, il essaiera, en vain, grâce aux relations de sa femme et de sa belle-mère d’intercéder sa grâce auprès de Louis XVI.

Il mourra le 8 mars 1825 sans avoir revu son pays natal. Il fut enterré à Constance au cimetière de la cathédrale.

Et comme on le lit ci-dessous sur son acte de décès enregistré en France, il y est bien dénommé Fauvre-Labrunerie

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