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L'émeute de Pluméliau

Conscription en Bretagne

Les 13 mars 1793 la population de Pluméliau, au centre du Morbihan, est rassemblée par les officiers municipaux afin de tirer au sort ceux qui, dans le cadre de la levée en masse devront rejoindre les « conscrits de l’An II » pour se battre contre les tyrans dont « l’étendard sanglant » est levé contre la France. La population réagit mal.

Les administrateurs de Pontivy décident alors d'envoyer 120 gendarmes et gardes nationaux accompagnés d'un canon afin de reprendre le recrutement. Le détachement entre à la tombée du jour dans Pluméliau sans rencontrer de résistance. Rassuré, le lieutenant commandant envoie 16 hommes dans les villages environnants, afin de procéder à des perquisitions. Le gros de la troupe reste cantonné dans le bourg et on ne place qu'une seule sentinelle dans la tour de l'église.

Vue de l'église de Plumeliau

A ce moment là, le tocsin retentit aux alentours et les paysans venus de villages voisins de Bieuzy, Guern, Melrand, Quistinic, Bubry, Noyal-Pontivy et du canton de Locminé marchent sur Pluméliau.

Le 14 mars, à 11 heures du matin, les gardes nationaux sont rassemblés devant l'église afin de procéder aux recrutements lorsque les insurgés entrent dans le bourg. La sentinelle n'annonce que trop tard leur arrivée (elle sera accusée de complicité). Les premiers groupes, peu belliqueux et ne suscitent pas la méfiance, certains semblent même ivres. Néanmoins ce sont 2 000 à 3 000 hommes qui font leur entrée dans le bourg armés de faux, de haches, fourches et autres outils agricoles.

Parmi ceux-ci notre ancêtre Louis Le Dain, et au moins un de ses fils Yves alors âgé de 15 ans.

Les paysans chargent en poussant des hurlements, épouvantant les gardes nationaux, sans leur laisser le temps de se mettre en formation. Ils prennent la fuite, se dispersent après une courte résistance. Les insurgés les poursuivent aux cris de «Tor é ben» («Casse lui la tête»).

Le soir, 17 corps, la plupart mutilés, sont enterrés par les insurgés dans le cimetière. Trois autres seront découverts plus tard. Au total, 15 gardes nationaux et 3 gendarmes ont été massacrés.

Dans les jours qui suivent les patriotes reprennent l'avantage, deux des chefs, Le Tellier et Le Bouquer, dénoncés, sont guillotinés à Pontivy le 28 mars. Parmi les guillotiné on trouve également un lointain cousin Mathurin Le Gainquis.

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