Les missionnaires bretons d'Haïti
Haïti face au manque de prêtres
Aux Antilles, Haïti, ancienne colonie française, a obtenu son indépendance en 1804. L'église catholique y souffre du manque de prêtres et de vocations. Cela vient pour partie du fait que la plupart de ses habitants, anciens esclaves, sont des enfants naturels, ce qui les rend inéligibles à la prêtrise.
Le pape décide donc de chercher des hommes en France, dont les liens restent fort avec son ancienne colonie, et en particulier en Bretagne, terre chrétienne où à l'inverse les vocations sont nombreuses sans toujours trouver de débouchés.
Un archevêque de Brest
Il va nommer archevêque de Port-au-Prince Martial Testard du Cosquer, curé de Brest. Un grand séminaire d'Haiti ouvre ses portes en France. Bientôt, les 9/10e du clergé, et la totalité des évêques sont bretons. C'est un cas assez unique d'association d'une église nationale étrangère avec une région.
Les prêtre, après avoir été formé en Bretagne, prennent un navire dont ils débarquent à Port au Prince.
Louis Bachelard (1853-1888), un de mes arrières arrières grand oncle, frère de celui mort en Egypte, fera parti de ces prêtres missionnaires. Il débarque le 11 aout 1876 et part s'installer comme curé d’une petite paroisse, Marchand, qui fut, au début du XIX°, la première capitale d’Haïti. Quand il arrive, Haïti entame une période de relative accalmie politique. Le président gardera son poste 10 ans, une forme de record dans cette ile en proie à d'incessants coups d'état et de renversements de ses dirigeants.
Comme un grand nombre des autres prêtres missionnaires, le climat tropical l'emportera. Rares sont ceux qui vivent longtemps.
Il y mourra à peine âgé de 35 ans en léguant l’essentiel de ses biens à sa commune natale de Ménéac . Ce legs sera l’occasion de dissensions entre la commune et sa famille.