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La séparation de l'église et de l'état
L'école des frères Lammenais à Ploërmel 

Depuis 1880 l’état républicain est en conflit avec le clergé.

Celui-ci, traditionnellement constitué de personnes issues de la noblesse et penche plutôt du côté de la monarchie. De plus il a hérité de l’ancien régime d’un certain nombre de prérogatives et de privilèges, et s’accomode mal avec certains principes républicains. A l’époque le clergé conserve la haute main sur nombre d’établissements de santé sans compter ses établissements scolaires.

A cette même période, Louis Guillois, mon arrière grand-père 26 ans et fraîchement diplômé, s'installa à Ploërmel comme médecin en 1898 comme directeur de la clinique St Jean, laquelle dépendait de l'institution des frères La Mennais, une congrégation religieuses renommée dans la région, qui gérait tant l’hôpital que le collège de Ploërmel.

 

En 1903 une loi entraîne  la suppression et la confiscation des biens de toutes les associations chrétiennes enseignantes.

Louis Guillois vers 1904

Expulsion des frères Lamenais à Ploërmel

Tract électoral de l'équipe de la nouvelle municipalité en 1905

L'affaire de l'expulsion

A Ploërmel les religieux refusent de laisser à l’état leur bâtiment. Les choses se passent mal. Le 12 février 1904, avec difficulté du fait de nombreux refus d’obéissance, l’armée intervient  avec 1200 hommes. Les frères Lamennais, qui résidaient dans un bâtiment que louait pour eux Louis Guillois, sont expulsés manu militari du collège de Ploërmel. La population de Ploërmel résiste mais  n’oppose que 400 manifestant à l’armée . La ville est profondément choquée de ce déploiement de force  démesuré pour  expulser quelques religieux  parfois vieillards voire infirmes

Le maire de Ploermel, M. Goupil,  est alors fortement contesté du fait de ses bonnes relations avec  Emile Combes, le président du conseil (premier ministre de l’époque) et ancien ministre de l’instruction et surtout  grand artisan de la politique anticléricale de la France qui aboutira à la loi de 1905 et la séparation de l’église et de l’état. 

Ces évènement se déroulent peu de temps avant les élections municipales  des 1er et 8 mai 1904. Pour l’ancienne municipalité c’est la débandade, bien qu’il s’agisse d’un scrutin nominal tous les élus sortant  sont individuellement battus et une municipalité est élue au 1° tour sur un programme « Patriotique et religieux ".

Dans cette Liste figure Louis Guillois qui recueille 724 voix sur 1273 pour ses premières élections.

Louis Guillois devient maire de Ploërmel

La tête de liste M. Préaudeau est d’abord élu par 23 voix contre 1 pour Louis Guillois. Mais il se désiste pour des problèmes de santé et d'âge, c’est Louis Guillois, 32 ans, est alors élu maire de Ploermel par 22 voix contre 2. Il aller rester maire 48 ans.

Le premier geste de la nouvelle municipalité est alors de replacer solennellement un Christ en croix dans la salle de délibération municipale ou il restera tant que Louis Guillois restera maire, c’est-à-dire jusqu’en 1952.

 Le journal local rapporte les remerciements des élus :

 «Nous savons que vous avez voulu protester contre les atteintes portées par un gouvernement sectaire à nos Libertés. Votre émotion, comme la nôtre, a été grande quand vous avez vu enlever les croix des tribunaux et des prétoires. Vous avez compris ce que cela signifiait. »

La population de Ploërmel, profondément catholique, apprécie rapidement son jeune maire qu’elle réélit avec 83% des voix 2 ans plus tard lors de nouvelles élections municipales. 

Récit de l'élection de Louis Guillois par le conseil municipal

Résultats du scrutin nominatif par personne de 1905

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