L'armée d'Orient
Le front Bulgare
On s’en souvient c’est l’attentat de Sarajevo, perpétué par un Serbe contre l’héritier du trône de l'Autriche Hongrie qui avait entrainé le déclenchement de la guerre. L’Autriche avait alors envahi, et occupé la Serbie. Une ligne de front s’établit alors le long de la frontière nord de la Grèce et à travers l'Albanie
Fin 1915. La Bulgarie qui semblait hésiter, finit par entrer dans la guerre aux côtés de l’Allemagne et des ses alliés. Un front se crée avec la Grèce, l’Albanie et la Serbie. Une partie de ce front se passe au travers de 2 grands lacs, Okrid (Ochrida en Français), 900 m d’altitude, et Presba (700 m d’altitude) dans les montagnes albanaises.
Ligne du front greco bulgare en 1916
Marin d'eau douce
En février 1916, sur la demande du commandant en chef de l'armée d'Orient, une flottille fut formée , sur les 2 lacs pour faciliter le ravitaillement des troupes alliées opérant dans le voisinage.
Les bateaux venant de Salonique arrivaient démontés, arrimées sur des chassis remorqués par tracteurs à travers les routes escarpées des massifs des Balkans, ce qui n’allait pas sans difficultés, surtout en hiver.
Les bateaux étaient remontés et regarnis sur les bords du lac, de préférence de nuit, opérations plusieurs fois gênées par les avions ennemis. Cette opération été supervisée en 1916 par un officier qui devait accéder au sommet de la hiérarchie navale: le Lieutenant de Vaisseau Darlan, futur amiral de la flotte durant la 2° guerre mondiale.
Mais les deux flottilles périclitèrent, faute de personnel ; à l'automne de 1917 il n'y restait plus qu'un maître de manœuvre et deux hommes, minés de paludisme.
C’est dans ces conditions que la flotille du lac Ochrida est confié aux ordres de l'Enseigne Charles Perzo, que nous avons vu lors de la bataille des Dardanelles le 29 septembre 1917. Il disposera d’une petite unité d’une trentaine d’hommes soutenus et appuyé par des résistants serbes.
La mission consistait essentiellement à patrouiller sur le lac avec des grosses vedettes armées de mitrailleuses et prévenir toute tentatives des troupes ennemies, notamment allemandes, de franchir le lac. Les ennemis finirent par perdre leur unique bateaux.
Charles Perzo , isolé, dans un contexte ou ce qui se passe dans cet endroit qui n’intéresse guère le haut état major, accomplit sa tâche avec efficacité en contenant les troupes ennemies sur la rive nord du Lac. Finalement, les offensives alliées ne repoussent le front au-delà des lacs et la flotille perd tout intérêt stratégique.
Cette mission brillement accomplie vaudra néanmoins à Charles Perzo une citation, à l’ordre du corps d’armée, le 24 avril 1918 pour sa conduite sur les lacs d’Albanie
Citation de Charles Perzo à l'ordre de l'armée
Nous retrouverons Charles Perzo une 3° fois durant la 2° guerre mondiale.