Waterloo
Barthélémy Chevreux, originaire de Chateauneuf sur Cher, cousin de François Chevreux que nous avons vu se battre en Corse et en Sardaigne, sera canonnier de la garde impériale. Celle-ci constituait un corps d'armée d'élite, entièrement dévoué à la personne de Napoléon. Ils étaient réputés pour leur courage et avaient la réputation de ne jamais reculer.
En fait elle ne reculera qu'une fois, à Waterloo.
C’était une force sur laquelle Napoléon pouvait s'appuyer en toutes circonstances. Composée des plus valeureux soldats de l'armée.
Ils furent aux côté de Napoléon lors de toutes ses grandes batailles depuis Austerlitz jusquà Waterloo.
Parmi les soldat de cette garde impériale se trouve également un cousin un peu éloigné, Paul Le Foulgoc de Bubry. Ce 18 juin 1815, à Waterloo, il a 23 ans et ses qualités lui ont permis, immédiatement après avoir été recruté, d'intégrer cette unité d'exception.
A Waterloo où la garde était sous les ordres du Général Cambronne ou Victor Hugo décrira son ultime charge dans "Les Chatiments":

La garde, espoir suprême et suprême pensée !«Allons ! faites donner la garde !» cria-t-il. Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil, Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres, portant le noir colback ou le casque poli, tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli, comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête, saluèrent leur dieu, debout dans la tempête. Leur bouche, d'un seul cri, dit : Vive l'empereur ! Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,tranquille, souriant à la mitraille anglaise, la garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas! Napoléon, sur sa garde penché, regardait, et, sitôt qu'ils avaient débouché sous les sombres canons crachant des jets de soufre, voyait, l'un après l'autre, en cet horrible gouffre, fondre ces régiments de granit et d'acier comme fond une cire au souffle d'un brasier. Ils allaient, l'arme au bras, front haut, graves, stoïques. Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps et regardait mourir la garde. - C'est alors qu'élevant tout à coup sa voix désespérée, la déroute, géante à la face effarée qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons, changeant subitement les drapeaux en haillons, a de certains moments, spectre fait de fumées, se lève grandissante au milieu des armées, la Déroute apparut au soldat qui s'émeut,et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
A l'issue de la bataille Paul Le Foulgoc sera fait prisonnier. Il demeurera en Belgique prisonnier de guerre jusqu'en janvier 1816. Ensuite il sera libéré et poursuivra sa carrière dans l'armée. Ses états de service lui permettront d'être décoré de la Légion d'Honneur par le Roi Louis-Philippe en 1841. Il mourra à Paris en 1859.

