Le réveil de la culture bretonne
L'émigration bretonne
Avec le progrès industriel c’est l’émigration qui commence. avant qu’elle n’attire à elles les habitants de contrées plus lointaines c’est d’abord les régions qui montent à Paris. La révolution et l’Empire ont vu s’amorcer ce mouvement qui s’amplifie au cours du siècle.
Parmi les plus contributrices à ce vaste mouvement on trouve la Bretagne que son dynamisme démographique allié à son faible dynamisme industriel oblige à exporter ses fils et filles à la recherche de travail. A Paris autour de la gare Montparnasse, dans la plaine St Denis on trouve de grandes colonies bretonnes. De nombreux frères oncles, tantes ou cousins de mes arrières grands-parents se retrouvent dans la capitale et la banlieue.
Parmi eux, l’abbé François Cadic, cousin germain de mon arrière arrière grand père Pierre Rivalan, qui deviendra une grande figure de l’émigration bretonne.
Le recteur des bretons de Paris
A partir de 1896 il se consacre à l'importante colonie bretonne de Paris qui vit dans des conditions de grand dénuement économique et moral. En avril 1899, il crée un bulletin mensuel de liaison des bretons émigrés dans la capitale, "La paroisse bretonne de Paris", qui dès janvier 1900 compte déjà huit cents abonnés. Un an plus tard il en compte mille cinq cents. En 1906, la société qu'il avait créé comptait douze mille adhérents et le journal comptait quatre mille abonnés.
C'est à partir des témoignages recueillis auprès des anciens pour qui les souvenirs de la révolution était encore frais dans les mémoires qu'il entreprendra de rédiger, de 1911 à 1928, une "Histoire populaire de la Chouannerie dans le Morbihan". Elle est à la base de certains des souvenirs relatés ici (voir: le secret de ma grand mère dont il est l'auteur, ou sur Yves le Dain).
Sur sa tombe on inscrivit l'épitaphe: "Be en Actrou Fransez Cadic person en Vretonneg a Paris. Beleg gradus brezab abil, kalon truhéus". (ici repose l'abbé François Cadic, recteur des bretons de Paris prêtre fervent, breton cultivé, coeur charitable).
François Cadic
La bataille pour la langue et la culture bretonne
Le XIX° siècle, après la révolution et du fait de la multiplication des échanges, du développement de l’instruction publique, voit se développer la langue française aux détriment des langues et patois régionaux, en particulier du breton. Le français devient alors la langue de communication nationale.
Face à cette évolution quelques personnes vont se lever. Parmi elles la plus célèbre fut François Vallée (1860-1849) lointain cousin de ma famille Guillois/Bachelard qui fut le premier rédacteur d’une grammaire de la langue bretonne.
On pourrait croire que cette démarche aurait reçu l’appui de ses contemporains de langue natale bretonne, et bien non.
Le breton comportait de nombreuses variantes selon les régions ou il était parlé. La rédaction d’une grammaire impliquait la codification et l’uniformisation de la langue, et donc des choix linguistiques. La graphie retenue est celle de l’ouest de la Bretagne appelée KLT (Cornouaille, Léon, Trégor). Celle-ci est différent du Vannetais Parmi les opposants qui militèrent contre cette démarche on trouvera une autre figure, l’abbé François Cadic . Celui-ci se battra pour conserver les particularités des différentes variantes du breton. Il sera scandalisé par l’unification de la langue entraînée par la rédaction de ce type d’ouvrages.
Dans un autre domaine, l’oncle maternel de François Valée, Julien Trevedy , sera le fondateur de la Société Archéologique du Finistère qui perdure encore de nos jours.
Nous retrouverons d'autres membres de cette famille en particulier à l'occasion de la guerre 39-45 ou ils auront une conduite héroïque.
Julien Trevedy et François Vallée me sont également parents côté maternel- cliquez sur leur nom pour voir cet autre lien de parenté.