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A comme abime.

Dernière mise à jour : 23 déc. 2022

La généalogie est un abime.


Au départ, on se tient prudemment à ses bords. On contemple. On veut voir, mais le regard ne porte pas très profondément. La curiosité nous prend, on s’approche. Trop. On est happé comme on le serait par le vide. On est aspiré vers un gouffre, un puits sans fond. Plus on s’enfonce, plus on veut poursuivre, pris par une forme de vertige, d’ivresse des profondeurs.

Oui la généalogie est un abime, j’y suis tombé en 1979 et n’ai jamais pu en sortir.

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J’y ai croisé des personnes oubliées, j’y ai ressuscité des morts, rencontrés d’autres passionnés qui s’étaient, eux aussi, fait happer dans cet abime où je n’étais pas seul.

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Je voudrais aujourd’hui partager avec vous cette plongée dans les profondeurs de l'abime généalogique.


Qui suis-je


Puisque ce billet est le premier, il est de bon aloi que je commence par me présenter.


Je n’ai jamais oublié la question que m’avait posée un professeur de philosophie, lors d’un entretien, sur les raisons qui m’avaient poussé à me passionner pour la généalogie.


« Vous cherchez certainement le génie de votre race ? » m’avait-il demandé sur un ton affirmatif.


Cette question m’avait désarçonné, son affirmation péremptoire m’avait contrarié, il y avait certainement autre chose.


Dans mon cas, je pense, en faisant un peu d’introspection psychanalytique, que cela était lié à la disparition de mon père alors que j’avais 5 ans.

Je dis bien "disparition". Mon père commandait un sous-marin, la Minerve, qui un jour est parti en mer pour ne plus jamais revenir. Quelques années plus tard, à 17 ans, je me suis lancé dans la généalogie, sans doute pour mieux le connaitre.


Je partais d’un arbre généalogique élaboré par mon arrière-grand-père du côté paternel, et d'un arrière-arrière grand père côté maternel.


Depuis, j’ai constaté que, souvent, le virus de la généalogie s’attrapait après la disparition d’un être cher, comme si retrouver des racines était un moyen de combler le vide laissé par une disparition.


A partir des travaux de mes ancêtres, j’ai fait de la généalogie de façon ininterrompue pendant près de 40 ans. Mon site révèlera par petites touches tout ce que j'ai pu découvrir au fil des années.


De la généalogie à la découverte d'un sous-marin


Je croyais que je ne m'arrêterais jamais. Le destin en décida autrement...

J'ai tout suspendu le jour où s’est présentée à moi la possibilité de retrouver le sous-marin de mon père mystérieusement disparu.


Cela vous paraîtra sans doute ahurissant, mais je suis le détonateur de la découverte de l'épave du sous-marin Minerve, le 21 juillet 2019, à 2350 m de profondeur, au large de Toulon.

Quelques mois plus tard j’allais plonger de profondeur pour poser une plaque commémorative sur le cimetière abyssal ou mon père repose, avec 52 autres marins, pour l’éternité.


Cette histoire je l’ai racontée dans un livre « Retrouver la Minerve » et dans un autre blog « La disparition de la Minerve », que vous pourrez trouver en ligne, mais c'est une autre histoire. Aujourd’hui ce billet est le premier d’une série consacrée à la généalogie.








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