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D comme Démographie familiale

Dernière mise à jour : 23 déc. 2022



J'entends parfois, lorsque l'on évoque une personne ayant vécu au XIX ou avant : « Il a vécu 40 ans ce qui est très vieux pour l’époque ». Nos ancêtres seraient donc mort très tôt, à peine atteint l’âge adulte. Leur vie se serait donc résumée à naitre, procréer et mourir, un peu comme certains animaux insectes où poisson.


Nos ancêtres ne mouraient pas tous à 40 ans

Il suffit de réfléchir quelques secondes pour se rendre compte que cela ne tient pas la route. Les enfants se seraient souvent retrouvés orphelins de bonne heure. Nous aurions eu une société composée essentiellement d’adolescents dont on ne sait ce qu’elle aurait donné. Je pense à certains romans comme « Sa Majesté des mouches » qui font froid dans le dos.


Lorsque je fais des statistiques sur l'âge de mes ancêtres au décès, j'obtiens un âge bien supérieur de 58 ans, bien au-delà des 40 ans.


Les ravages de la mortalité infantile

Mais, si je calcule les âges au décès en incluant tous ceux qui figurent dans mon arbre généalogique, c'est à dire mes ancêtres avec leurs frères sœurs et cousins, j'obtiens une moyenne bien plus basse d'environ 38 ans. Je suis donc bien au même niveau que les 40 ans évoqués en introduction.


Cette différence a une origine toute simple : l'impact de la mortalité infantile.


Dans mon premier calcul, je ne sélectionnais que les adultes parvenus à l'âge de procréation puisqu'il s'agissait de mes ancêtres. Dans le second, en incluant leurs frères et sœurs morts jeunes, j'incluais une frange de la population qui n'avait jamais atteint l'âge adulte et donc n'avait pas eu de descendance.


En statistiques cela s'appelle un biais.


Pour cela je vous soumets 2 graphiques édifiants.


On observe que le pic des décés se situe vers [60-70] ans.




30% des enfants n'atteignaient pas l'âge de 5 ans. Cela signifie concrètement que sur une famille de 6 enfants, il y en avait, en moyenne, 2 qui mourraient très jeunes.


Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient touchés

J’ai pu constater que même au niveau de mes arrière-grands-parents, morts très peu de temps avant ma propre naissance, la mortalité infantile était encore forte.


Mon arrière-grand-père était le 6e d’une famille et pourtant il fut le premier à atteindre l’âge adulte. 7 de mes arrières grands-parents ont perdu un frère ou une sœur quand ils étaient enfants. Ma seule exception est l'une de mes arrière-grands-mères qui était fille unique.


Même parmi mes 4 grands-parents, 3 ont perdu un frère ou une sœur en bas âge. La généalogie permet bien de constater combien les progrès de la médecine infantile ont été impressionnants au 20e siècle.


Lorsque l’on regarde l’histoire on s’aperçoit que toutes les couches de la société étaient concernées. Cela ne tenait pas au niveau social. Que l’on soit roi où reine où simple paysan on perdait des enfants. Louis XIV a vu certains de ses enfants mourir de même que Louis XV et Louis XVI. Pour compenser cette dramatique situation il fallait que les familles soient nombreuses et cela explique pourquoi nous trouvons parfois parmi nos ancêtres des familles avec des nombres d’enfants ahurissants qui peuvent atteindre et dépasser la vingtaine. Mais combien atteignaient l’âge adulte, finalement bien peu.


On peut donc affirmer qu'une personne qui dépassait l'âge de 5 ans avait qu'une chance raisonnable d'atteindre l’âge de 60 ans.


De la fiabilité des données généalogiques


La généalogie peut apporter beaucoup à la connaissance de la démographie historique. Celle-ci permet de suivre des personnes de la naissance au décès. Si nous étudions systématiquement la totalité des membres d'une famille nous bénéficions alors d’une base d’informations extraordinaire par rapport à celle que possèderait un démographe qui étudierait l’histoire.


J'ai observé que beaucoup d'études se fondaient uniquement sur les informations relevées dans les actes de décès, sur une seule commune dite représentative. Le généalogiste lui suivra des personnes donc il possèdera toutes les informations sur les dates de naissance et de décès, même lorsque ceux-ci sont allés s’établir ailleurs.


Sans vouloir être prétentieux, nous pouvons aller jusqu’à dire que des analyses faites à partir de généalogies sont parfois plus fiables que bien des études démographiques historiques. J'ai entendu des historiens de haut vol émettre ce que je considère comme des inexactitudes.


Je me suis occupé de sondage et d’analyse statistiques à titre professionnel, je peux l’assurer avec force une base généalogique peut-être une source extraordinaire d’analyses pour servir la connaissance historique.


A bientôt pour une nouvelle descente dans mon abime


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