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T comme Topopatronymie




Topopatronymie, le mot, n’existe pas, alors je l’invente… Il s’agit de la connaissance des liens entre l’origine des patronymes et le lieu où ils sont apparus.


Les noms de famille, apparus au XIIe siècle. Ils ont ensuite été rendus héréditaires en 1474, avec l’obligation de porter celui du père et l’interdiction d’en changer. Les noms peuvent donc témoigner du lieu de résidence de nos ancêtres vers les XII-XIVeme siècle.


Un canadien sidéré

Lorsque j’étais étudiant, il y avait dans mon école un canadien, un « québéqueur » comme il disait lui-même. Son nom était « Le Gourrierec ». Un jour en discutant, je l’ai sidéré en lui disant que ses ancêtres étaient bretons, probablement originaires du Morbihan.


Le Canada est 18 fois plus grand que la France, alors savoir que ses ancêtres étaient français était déjà très précis à ses yeux. Réduire cette précision à un département lui semblait impensable. Et pourtant… je n’étonnerais aucun d’entre vous avec mon affirmation.


Lorsque j’arrive au bout des ressources de l’état-civil, entre 1550 et 1700 selon les communes, j’utilise la localisation des patronymes pour me projeter au-delà des sources écrites.


Certains des patronymes de mes ancêtres témoignent d’une origine précise.


Immobiles depuis bien longtemps

Certains noms sont très courants et ne renseignent pas précisément sur l’origine de celui qui les porte. Petit, Rousseau, Legrand en sont des exemples. Néanmoins pour un américain ils permettraient au moins de savoir que le nom, francophone, atteste d’une origine dans nos contrées.


D’autres, tel Le Bihan, qui veut dire Petit en Breton, viennent de la partie ouest de la Bretagne où Le Breton était parlé. Mais ils sont, localement, très répandus.


D’autres sont particulièrement localisés, sur un seul département. J’en ai de nombreux dans ma généalogie. Je citerai Mauchien, Ricordeau, Hellec…


Arrêtons nous sur les Hellec. J’en descends par 2 branches (1 et 2) toutes 2 de Bubry dans le Morbihan. On ne trouve pas ce nom en dehors du département avant le XX° siècle. Mes 2 branches sont certainement apparentées, mais je ne sais comment.






Certains ont dû migrer entre le moyen-âge et le règne de Louis XIV

Mes ancêtres Drevet sont originaires de Seine-et-Marne où le nom reste cependant peu répandu. La fréquence de sa présence autour de Lyon peut amener à penser qu’un lointain ancêtre quitta la région lyonnaise pour s’établir près de Meaux à l’est de Paris.



Le cas est sans doute encore plus flagrant pour mes Lansard, dont le plus ancien porteur est un sergent de la milice à Rennes dans les années 1670. Je le cherche au-delà sans le trouver. J’imagine que lui ou ses ancêtres devaient venir des Alpes.




On peut même trouver une logique à la migration comme pour les Joulin, nombreux autour de Sancerre dans le Cher.



On les trouve cependant tout au long du cours de la Loire entre Sancerre et Nantes, ce qui montre une émigration au fil de l’eau du Fleuve. Le simple fait qu’ils soient les plus nombreux dans le Cher amène à penser qu’ils descendent tous d’un ancêtre unique dont la descendance s’est dispersée au fil du cours du fleuve, de Sancerre à Nantes.

On ne les trouve pas en amont


Origines britanniques


Irlande

Fuyant les persécutions de l’occupant anglais de nombreux irlandais (Hibernois) vinrent s’établir en Bretagne. Selon les périodes, ces mouvement furent plus ou moins importants. Certains noms de mes ancêtres peuvent être des adaptations locales de patronymes irlandais.

Citons comme possibilité :

Crowlay => Crolay

O’ Bryan => Briend

Morogh => Moroc’h

Madigan=>Madigan


Il n’existe aucune certitude, car certaines de ces familles se sont établies sur des communes où la documentation présente de grosses lacunes. La rareté des patronymes Moroc’h et Crolay milite pour cette hypothèse. Pour Madigan c’est un nom que l’on retrouve tel quel en Irlande. Au Canada les porteurs de ce patronyme vivent exclusivement dans les régions anglophones.


Écossais

Les Beaulande se trouvent en Sologne à la limite des départements du Cher et du Loir-et-Cher, région où se sont établis de façon certaine des soldats pendant la guerre de 100 ans. Ma famille Beaulande serait d’origine écossaise ou on la retrouve sous le nom de Beoc’hlann.


Anglais

Le patronyme, Abot milite pour la solution d’une francisation d’un nom anglais. Ceci est d’autant plus vraisemblable que c’est à l’époque de la guerre de 100 ans que se sont établis les noms de famille. Sa localisation dans la région de Chartres qui fut traversée par des troupes anglaises à cette époque permet de rendre cette hypothèse vraisemblable.


Même si je ne les ai pas trouvées, j’ai donc des hypothèses sur des origines ancestrales éloignées des lieux où se concentrent aujourd’hui mes recherches.


À bientôt pour une nouvelle descente dans mon abime.

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