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O comme Opiniâtre

Dernière mise à jour : 18 nov. 2022


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L’opiniâtreté est une qualité essentielle pour un généalogiste. Face aux difficultés, aux obstacles à nos recherches, tel Sisyphe poussant son rocher, il faut sans cesse recommencer, recommencer jusqu’à ce que l’on trouve… Dans le cas à suivre, mes recherches durèrent 30 ans…


Tout semblait si facile au départ

En 1982 mes recherches généalogiques m'amenaient à Jean-Baptiste Drevet (Sosa 138), décédé à Paudy dans l’Indre en 1812. Veuf de mon ancêtre, Marie-Ursule Mauchien, il s’était remarié en 1800 avant de divorcer 3 ans plus tard pour « incompatibilité d’humeur et de caractère ». De son premier mariage, celui dont je suis issu, nulle trace. Pourtant, la famille de son épouse vivaient dans ce village depuis plusieurs générations.


Sur l’acte de mariage de 1800, on précisait pourtant sa date de naissance, le 23 octobre 1739 à Meaux en Seine-et-Marne, et le nom de ses 2 parents. L’acte de naissance de sa fille, Cécile Drevet, ma Sosa 69, était, lui aussi, introuvable.


Rien dans l’Indre ni en Seine-et-Marne

Les recherches aux Archives du département, à Châteauroux, ne donnent vraiment rien. Les courriers à la mairie de Meaux reviennent en indiquant qu’aucun acte ne correspond à la date de naissance indiquée. Après plusieurs années, Je trouve enfin l’occasion de me rendre à Dammarie-les-Lys, aux Archives départementales de Seine-et-Marne.

Je cherche sur Meaux, paroisse par paroisse, puis sur les limitrophes.


Rien, pas une trace.


Je cherche sur Minitel, je trouve la trace d’un Martin Drevet (prénom du père de Jean-Baptiste) sur une petite commune, à Vignely, mais pas de Marie-Jeanne Clément (mère)​.


J’entre en relation avec des cousins, issus, comme moi, de Jean-Baptiste Drevet, mais ils se sont heurtés aux mêmes difficultés.


Protestants

Lors de mes visites aux archives départementales, je remarque qu’il y a, dans la région, de nombreux membres de la RPR (Religion Prétendument Réformée), des protestants. Je réalise alors que je ne possède aucun acte de nature religieuse impliquant ce Jean-Baptiste que je recherche désespérément. Peut-être était il protestant ?


Je me rends à la ​bibliothèque du protestantisme​ à Paris. Cela ne donne rien.


Comme Pierre Drevet, le fils de Jean-Baptiste était militaire, j’imagine qu’il a pu suivre l’exemple de son père. Peut-être était il militaire ?


Je ne trouve aucune trace dans les archives militaires​, même au Service Historique des Armées à Vincennes.


Le département de Seine et Rhône

C’est alors que je remarque que, sur l’acte qui mentionne la date de naissance de mon ancêtre, il est écrit qu’il vient de Meaux, département de « Loire et Marne ». Un département qui n’existe pas…

Je découvre alors l’existence d’une petite commune de Meaux dans le Rhône où l’on trouve de nombreux Drevet. Ce département a été redécoupé, et limitrophe du département de la Haute Loire.


Peut-être était il de Meaux-La-Montagne dans le Rhône?


J’effectue une visite infructueuse aux AD de Lyon​. Toujours rien… Les années passent, j’imagine des scénarios rocambolesques comme une fausse identité qui m’empêcherait à jamais de le retrouver.


Internet est apparu, je consulte les principales bases de données : Geneanet, Bibgenet. Pas une seule trace… Je prends contact avec les associations de ces départements​. Toujours aucun indice.


Je ne perds pas espoir, je pense que le temps est mon meilleur allié il joue pour moi. Les dépouillements des archives se multiplient, un jour je trouverai.


Nouvel espoir

En 2008 c’est un nouvel espoir​, je trouve mention du mariage que je cherchais depuis si longtemps, celui de Jean-Baptiste Drevet avec Marie Ursule Mauchien, à Orléans, dans le Loiret. Un département qui n’était pas dans le périmètre de mes recherches.

Je me rends sur place, car les registres ne sont pas en ligne. Je trouve l’acte recherché. Jean Baptiste y est dit être originaire de Notre-Dame de Chaage, à côté de Meaux. Je ne l’ai pas dépouillée.

​Je retourne, plein d’espoir, aux archives de Seine-et-Marne, pour consulter les registres de la commune en question. C’est une nouvelle déception.


Ressources digitales

Nous sommes en 2010, je décide de prendre un abonnement prémium à Geneanet pour en tester l’intérêt. Immédiatement, je découvre le mariage d’une Marie-Louise Drevet à Dammartin (77) avec les mêmes parents que Jean-Baptiste Drevet​.

Les registres sont maintenant numérisés. Les déplacements sont inutiles. C’est bien la sœur du Jean-Baptiste recherché, lequel est présent au mariage. L’acte précise qu’elle est originaire de Sancy (77) minuscule village des environs​. Naturellement je me précipite sur les registres numérisés de cette commune. 30 ans se sont écoulés et c’est là que je vais enfin trouver tout ce que je cherchais.


Et enfin

La famille recherchée y est quasiment l’unique famille du village (près de la moitié des actes) et n’intéresse, de ce fait, pas grand monde. Elle n’avait fait l’objet d’aucun dépouillement systématique.​

Mon Jean Baptiste s’y était marié la 1° fois​. Il était ensuite parti vers Orléans où, devenu veuf, il avait épousé Marie Ursule Mauchien, mariage dont je suis issu. Ils étaient partis vers la commune natale de Jean-Baptiste, où, sa femme avait accouché de leur fille, Cécile, dont je descends. Après, ils avaient pris la route de l’Indre, dans la ville natale de sa femme, Paudy où il s’était définitivement établis.


Aujourd’hui, les ressources en ligne m’auraient permis de trouver tout cela en quelques clicks… Néanmoins même avec le numérique, certains obstacles demeurent difficiles à passer. J’ai un autre cas où il m’aura fallu 100 ans pour le passer, mais c’est une autre histoire.


À bientôt pour une nouvelle descente dans mon abime.


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