La compagnie des Indes
Le commerce colonial
1664, Louis XIV et Colbert lancent la France sur toutes les mers du globe avec la Compagnie des Indes qui vient d'être fondée. Le trafic se développe à partir de St Malo, de Nantes ou de Port-Louis dans le sud de la Bretagne à partir de son port de L’Orient.
Des lignes commerciales se créent entre la France, le sud de l’Afrique, les îles de l’Archipel des Mascareignes à l'est de Madagascar (Maurice, La Réunion…), les ports indiens de Pondichery, Madras ou Chandernagor, les ports de trafic d’esclaves de Gorée au Sénégal ou de Luanda en Angola, les Îles du centre Atlantique (Ste Hélène et autour), et enfin les Antilles.
La marine commerciale se développe accompagnée de la marine militaire afin de la protéger. Pour cela elle a besoin de bras et recrute de nombreux hommes des campagnes environnantes.
Parmi ces marins, des membres de ma famille, qui passent au gré des embarquements du commerce à la traite négrière ou la marine de Guerre.
Ils sont jeunes, 20 ans et plus, les conditions de vie à bord sont dures, sans doute au delà de ce que l’on imagine.
Il connaîtront souvent le baptême du feu. On peut penser que le fait de participer à la traite d'êtres humains ne les répugnaient pas puisqu'ils enchainent les embarquements sur des navires qui y participent.
Guerre en Inde
Négrier puis marin de guerre
Le déserteur devenu notable
L'indépendance américaine
Vue de Lorient de 1812. Cette gravure est une reprise d'une huile sur toile exécutée en 1792 par Jean-François Hué
La Martinique devient anglaise
Le grand amiral du Viet-Nam
Des conditions de vie très dures
A bord, ils se contentent d'un ordinaire peu varié, fait de biscuits et de salaisons dont la qualité initiale et les conditions de conservation laissent à désirer. L'eau de boisson est distribuée avec parcimonie après avoir croupi dans des tonneaux. Il faut aussi imaginer l’entassement dans les entreponts, l’humidité permanente, la vermine (poux, puces et punaises), les ravageurs (cafards et rats pullulent) et l’embarquement d’animaux vivants (moutons, volailles…) qui empuantissent un air qui a bien du mal à se renouveler. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’éclatent des épidémies meurtrières.
Le scorbut fait planer sur les équipages une menace permanente. Cette maladie fait perdre les dents, avant de tuer, Elle est due à une carence vitaminique dans l'alimentation. Les embarquements fréquents, le mauvais état de santé habituel de la majeure partie du personnel, contribuent à en raccourcir le délai d’apparition habituellement établi à quatre mois de privation de vivres frais.
On relève aussi des noyés.
Les abandons ou désertions sont fréquents lors des escales en terres lointaines.
La carrière de ces marins est courte, Ils font rarement plus de 2 ou 3 embarquements. On peut imaginer qu'après ils sont épuisés et prématurément vieillis.
Une guerre mondiale oubliée
En 1744 éclata ce que l’on appelle la 3° Guerre Intercoloniale. Elle opposa les colonies anglaises et françaises en Amérique et en Asie alors qu’en Europe se déroule ce que l’on appelle la guerre de succession d’Autriche. Elle implique la plupart des royaumes et empires d'Europe. France et Angleterre, comme toujours sont dans des camps opposés.
Ce fut une guerre d’escarmouches, la France n’a pas les moyens de mener une grande guerre frontale. Elle se déroule sur un vaste territoire avec des épisodes en Amérique, dans les Indes ou les Antilles. Plusieurs de ceux dont nous allons parler y furent impliqués.
Voici quelques uns des destins de ces hommes. Cliquez sur leur nom à droite