Si j’ai bien une famille qui mérite d’être citée autour de la lettre M, c’est la famille Bachelard. Ses Multiples Membres furent Marin, Militaire, Missionnaire, Maire de Ménéac dans le Morbihan après être passée par Mordelles avec un peu de Mystère…
Le premier, Jean-Baptiste et son Mystère
Jean-Baptiste Bachelard est le 4° enfant d’un laboureur du Forez, une rude région dans la partie centrale de l’actuel département de la Loire. C’est mon ancêtre direct. À 10 ans, en 1751, il est engagé comme enfant de troupe, dans l’armée. Peut-être, en contrepartie d’une prime versée à ses parents.
Un an plus tard, il est bien loin, à Lorient, embarqué comme passager à bord d’un navire, le « Maréchal de Saxe », en partance pour la Chine. Mais au cours du voyage, à l’escale du Cap en Afrique du Sud, il déserte… Là commence le mystère.
20 ans s’écoulent, en 1771, il réapparait à Vannes dans le Morbihan… Entre les 2, aucun indice. Il va vers Rennes où il épouse Jeanne, fille d’un ancien enfant de troupe, comme lui, devenu chirurgien.
Il va finir ses jours à Mordelles, au sud-ouest de la ville ou il aura 6 enfants dont 4 lui survivront.
Les enfants de Jean-Baptiste, le Marin et le Médecin
Parmi ses enfants, le premier, Jean-Baptiste fera des études de chirurgien, suivant ainsi son grand-père maternel. A 18 ans, en 1792, on le trouve est impliqué dans une tentative d’assassinat dans un cimetière dont il sort acquitté (Je n’ai pas encore pu consulter le dossier).
Quelques années plus tard, pendant la révolution, son inclinaison l’amènera à pencher davantage du côté des chouans, car il est à la tête d’une troupe d’une vingtaine de cavaliers de l’armée royale qui écument la région de Brocéliande contre les troupes républicaines.
Mais c’est surtout un autre fils, Athanase, qui va se signaler.
Comme son père il s’engage dans l’armée, mais en faisant le choix de la Marine de la révolution. Il commence en 1797, en tant que matelot sur « Le Brave » un Corsaire de Saint-Malo, un navire de 18 canons.
Le 24 avril 1798, le bâtiment est capturé par la frégate britannique « HMS Phoenix » commandée par un officier qui remportera de très nombreuses victoires contre la France et terminera plus tard comme Amiral de la flotte : Sir Lawrence Halsted.
Athanase va croupir pendant 4 ans dans les geôles anglaises, les sinistres pontons. Ce sont de vieux navires reconvertis en prisons flottantes ou les prisonniers survivaient dans des conditions d’insalubrité terribles.
En 1808, 6 ans après sa libération, il est impliqué dans une dramatique bataille navale, au large de Rochefort, la bataille de l'île d'Aix, également appelée « affaire des brûlots », ou la marine française essuie une cuisante défaite. Les anglais, supérieurs en nombre et en force, écrasent la flotte française sans grande perte. Le commandant de l’un des navires perdus sera d’ailleurs condamné à mort. Athanase s’en sort indemne…
Le 13 septembre 1810, sa chance tourne. Lors d’une nouvelle bataille navale, du côté de l’île de la Réunion, son navire est victorieux. Mais, dans la bataille, Athanase a succombé et est mort sans voir la victoire.
Le petit-fils de Jean-Baptiste, le Maire
La 3e génération aura une vie plus calme. Jean-Baptiste (1804-1873) sera maire de sa commune de Ménéac [1835-1843] et [1847-1873] dans le Morbihan où il sera marchand de bois.
Les arrière-petits-enfants, le Militaire et le Missionnaire
L’ainé des fils de Jean-Baptiste, Alphonse succède à son père comme maire, les deux autres vont partir vers leur destin.
Le second, Alexandre, par une cruelle ironie du sort, mourra du choléra dans la ville qui porte son nom : Alexandrie en Égypte.
Il venait de s’engager dans l’armée et, avec son régiment, ralliait l’Indochine, récemment conquise, en passant par l’Égypte. Ils escortaient l’épouse de Napoléon II, l’Impératrice Eugénie, qui se rendait à l’inauguration du canal de Suez.
Le dernier, Louis Bachelard (1853-1888), va embarquer vers Haïti, où les missionnaires bretons sont très actifs. Il débarque le 11 aout 1876 et part s’installer comme curé d’une petite paroisse, Marchand, éphémère capitale d’Haïti, au début du XIX°. Haïti connait alors une période de relative stabilité politique. Le nouveau président garde son poste 10 ans, une forme de record dans cette ile en proie à d’incessants coups d’état.
Comme un très grand nombre d’autres prêtres missionnaires, le climat tropical emportera rapidement Louis en 1888.
Il est à peine âgé de 35 ans. Il lègue l’essentiel de ses biens à sa commune natale de Ménéac. Ce legs sera l’occasion de dissensions entre la commune et sa famille.
Avec lui s’éteint cette branche des Bachelard dont je descends par sa sœur, Joséphine.
À bientôt pour une nouvelle descente dans mon abime.
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