C comme Compagnie des Indes
- Hervé Fauve
- 3 nov. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 déc. 2022

1664, ce n’est pas simplement l’année de naissance d’une célèbre marque de bière, c’est l’année ou la France de Louis XIV et Colbert se lance sur les mers. De nombreux membres de ma famille, ancêtres ou cousins plus ou moins éloignés ont participé à cette aventure..
1664, Louis XIV et Colbert lancent la France sur toutes les mers du globe
La Compagnie des Indes est créée à l’initiative de Colbert, le ministre de Louis XIV. La France se lance dans le commerce maritime à partir de Saint-Malo, de Nantes ou de Port-Louis dans le sud de la Bretagne à partir de son port de L’Orient qui deviendra Lorient.
A cette époque, les grands rivaux maritimes de la France ne sont pas anglais, mais plutôt hollandais et encore espagnols. L’Angleterre est plus occupée par ses problèmes internes. Nul ne peut deviner que 100 ans plus tard elle dominera les mers.
Des lignes commerciales se développent entre la France, le sud de l’Afrique, les iles de l’archipel des Mascareignes à l'est de Madagascar (Maurice, La Réunion…), les ports indiens de Pondichéry, Madras ou Chandernagor, les ports de trafic d’esclaves de Gorée au Sénégal ou de Luanda en Angola, les iles du centre Atlantique (Sainte-Hélène et autour), et enfin les Antilles.
La marine commerciale est accompagnée de la marine militaire pour la protéger. Toutes deux ont besoin de bras et recrutent de nombreux hommes dans les campagnes environnantes.
La compagnie, malheureusement, fut aussi un rouage essentiel du honteux trafic triangulaire, avec la déportation d'africains comme esclaves vers L'Amérique. Le siècle des Lumières est aussi celui du trafic d’esclaves.
Parmi ces marins, des membres de ma famille, qui passent au gré des embarquements du commerce traditionnel à la traite négrière ou à la marine de Guerre.
Ils sont jeunes, 20 ans ou un peu plus, les conditions de vie à bord sont dures, sans doute au-delà de ce que l’on imagine. Les équipages sont ravagés par le scorbut. L'hygiène et l'intimité sont inexistantes, la nourriture est infecte. Ils font 2 ou 3 embarquements, guère plus.
Je les imagine rapidement épuisés ou dégoutés par ce qu'ils ont vécu.
Ils connaitront souvent le baptême du feu. Mais on peut penser que le fait de participer à la traite d'êtres humains ne les répugnait pas puisqu'ils enchainent les embarquements sur des navires qui y participent.
De mon côté, j’ai découvert des épisodes oubliés de l’histoire de France, des destins extraordinaires, ces destins qui font le sel de la généalogie.
Mémoire des hommes
Pour les découvrir, il y a un site dont je ne me lasserai jamais d'être l’ambassadeur, c’est le site "Mémoire des hommes".
Il est généralement connu pour permettre d’accéder à l’ensemble des fiches des français morts pour la France avec les fiches des militaires tombés pendant les guerres.
Mais ce dont je veux parler aujourd’hui c’est le volet de ce site consacré à la Compagnie des Indes, celui que l'on trouve dans l'onglet "Territoires français et expéditions/Activité commerciale".
Cette partie du site m’a permis de découvrir de véritable pépites généalogiques. J’y ai cherché patiemment un par un mes ancêtres et leurs parents.
Je n'ai pas été déçu par le résultat de mes recherches.
J'ai découvert comment Mathurin Cornillet participa, en Inde, à la guerre de 7 ans (1756-1763) contre les anglais sous les ordres du célèbre Dupleix qui signera personnellement son ordre de rapatriement en France.
Comment Julien Millet participa, devant l'ile de Grenade, dans les Antilles, à une bataille navale victorieuse contre un corsaire anglais le « Duke of Bedford », dont on ne trouve nulle trace dans les archives anglaises…
J'ai trouvé les traces d'un de mes ancêtres, Jean-Baptiste Bachelard, qui quitta son Forez natal comme enfant de troupe, vers 10 ans, embarqua sur un navire négrier, s’aventura jusqu’en Afrique du Sud où il déserta. Plus tard il s'installera tranquillement à Mordelles du côté de Rennes.
Même les navires sur lesquels naviguaient ces mêmes personnes peuvent avoir leur propre histoire, tel le Saint-Géran qui inspira l’écrivain Bernardin de Saint-Pierre lorsqu’il écrivit son célèbre ouvrage "Paul et Virginie" , où l'héroïne perd la vie dans le naufrage de ce bateau.
Internationalisez vos requêtes
Pour trouver tous ces éléments, voici ma méthode:
Je commence par chercher par département puis par ville et obtenir une liste de la liste de personnes . je regarde si leurs noms de famille (phonétiquement) correspondent à des noms connus dans ma généalogie.
Je cherche ensuite si nous sommes apparentés en effectuant une rapide recherche généalogique à partir de Filaé ou de Généanet.
Et ensuite, s'il s'agit d'un parent, je regarde si j’obtiens des renseignements supplémentaires en furetant sur internet.
Pour cette dernière étape, Je recommande d'effectuer ces recherches en plusieurs langues.
Pour lancer des recherches en langue étrangère, il est préférable de se mettre sur le Google du pays. Par exemple pour l'anglais: https://www.google.co.uk/
Et faire des demande en dans la langue correspondante, grâce aux traducteurs en ligne tels que Deepl. Un simple copier/coller suffit.
Dans le domaine maritime l'anglais est incontournable. Ce peuple connu pour son histoire maritime possède des sites internet avec des trésors d’informations sur l’activité des navires, qu’ils soient anglais ou non. Les renseignement sur des navires français sont parfois plus détaillés que ceux que nous trouvons en France.
À ma grande surprise, c'est même sur un site italien (que je ne parle pas) que j'ai trouvé le plus de renseignements sur un cousin qui n'avait pourtant jamais rien eu à voir avec ce pays.
Je vous laisse découvrir quelques-uns de ses marins je reviendrai bientôt sur certains qui sont encore masqués sur mon site.
A bientôt pour une nouvelle descente dans mon abime.
Liens sur mon site:





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